En 1854, Giuseppe Verdi réside à Paris et se consacre à la composition des Vêpres Siciliennes (I Vespri Siciliani), une œuvre de commande pour l’Opéra de Paris. Très rapidement, il se montre agacé par les exigences du « Grand Opéra français » qui lui impose de lourdes contraintes. Il déclare alors : « Lorsque j’aurai fini Les Vêpres Siciliennes, je serai un homme heureux. Composer un opéra pour l’Opéra de Paris est aussi harassant que de tuer un bœuf. Cinq heures de musique ? … Pouh ! ». Après la première de l’opéra, Hector Berlioz écrivit dans un article pour le Journal des Débats : « Il faut bien reconnaître que la profonde intensité de l’expression mélodique, la somptueuse diversité de l’orchestration, l’ampleur et la poésie du son d’ensemble, la vivacité chaleureuse qui rayonne à travers toute l’œuvre et la force passionnée, bien qu’elle se dévoile lentement - un des éléments caractéristiques du style de Verdi -, donnent aux Vêpres Siciliennes, une grandeur, une impression de souveraineté majestueuse encore plus marquante que dans toutes les productions lyriques précédentes de Verdi. » Dans l’Ouverture, véritable chef-d’œuvre d’impétuosité, on trouve la fraîcheur et la puissance des premières heures du risorgimento italien.