Orchestre d'Harmonie
Ich bete an die Macht der Liebe
Prayer to the Power of Love
I Pray for the Power of Love
Info
Le compositeur ukrainien Dmitri Stepanovitch Bortnianski (1751-1825) fut un jeune membre de la chapelle vocale de la cour à Saint-Pétersbourg, puis étudia à Bologne, à Rome et à Naples. En 1779, il retourna à Saint-Pétersbourg où il fut nommé conseiller d’État et directeur de la chapelle de la cour. À partir de ce chœur, il forma un ensemble de rang européen. Dans ses œuvres, il associe des éléments russes et occidentaux à un style polyphonique tel qu’il l’avait rencontré en Italie. Son œuvre „Kol slaven nasch gospod Sionje“ joue toujours un rôle important dans les cérémonies musicales et militaires de divers États. Outre son utilisation en Russie et dans d’autres pays slaves, le choral se distingue par son statut dans la Cérémonie de la grande retraite en Allemagne. Bortnianski composa le choral de 1790 à 1801. Et celui-ci se répandit rapidement bien qu’il fût écrit pour la loge maçonnique de Saint-Pétersbourg dont le membre principal était M. M. Cheraskov (1733-1807) qui avait introduit Bortnianski dans la loge. Avant la composition de l’hymne impérial de Lwow, le successeur de Bortnianski à la chapelle vocale de la cour, „Kol Slaven“ était souvent joué à la place de l’hymne. Le chant fut bien sûr également utilisé dans l’armée à diverses occasions. Il retentissait notamment tous les soirs dans le cadre de l’extinction des feux. Le parcours du choral en Allemagne commença à Saint-Pétersbourg en 1824 lorsque le pasteur Johannes Goßner, qui s’était converti à la religion protestante, ajouta au choral les paroles du chant „Ich bete an die Macht der Liebe“ de l’auteur allemand de poésie religieuse Gerhard Tersteegen (1697-1769). Depuis lors, il est connu sous cette forme dans les pays germanophones. Grâce à ses activités à Berlin (1826-1858), Goßner transmis la mélodie, qu’il avait découverte à Saint-Pétersbourg, avec du texte à la cour du roi Frédéric-Guillaume III de Prusse. La première représentation du choral remonte à un prétendu „Monster-Konzert“ (concert monstre) en 1838 en l’honneur du tsar russe Nicolas Ier en visite d’État à Berlin. Le „Directeur de tous les chœurs du corps des gardes“, Wilhelm Wieprecht, plaça à la fin d’un concert exigeant la Cérémonie de la grande retraite (appelée autrefois „Retraite russe“) nouvellement arrangée par ses soins. Bien que plusieurs autres mélodies aient remplacé le travail de Bortnianski, il a finalement été décidé au moyen d’un règlement de service central que la Cérémonie de la grande retraite aurait force obligatoire, mais seulement dans la Bundeswehr. La seule exception est la Bavière où est jouée la „Prière militaire bavaroise„ de Johann Caspar Aiblinger (1779-1867).